Sans-papiers lorsqu’il arrive en France, il est aujourd’hui un chercheur reconnu dans le monde

posté le 26 mai 2017 |

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« Mes camarades me croyaient fils de ministre. Alors que, pour gagner un peu d’argent, je vendais des journaux et distribuais des prospectus très tôt le matin avant d’aller en cours. Un jour, ils m’ont reconnu à un feu rouge. Ils n’en revenaient pas » évoque Ange Nzihou, souriant, en se remémorant ses années de galère.

Ange Nzihou

Copyright F.Maligne

Obtenant une bourse pour étudier en France, il quitte la ville de Dolisie, dans son Congo natal pour rejoindre l’Institut Polytechnique de Toulouse ; passe sa thèse avec brio mais…sans papiers, son laboratoire ne peut pas l’employer. Il décide alors de travailler bénévolement pendant deux années, jusqu’à ce qu’il soit naturalisé. Aujourd’hui, Ange Nzihou dirige le laboratoire Rapsodee, à l’école des mines d’Albi, dans le Tarn.

Sa thèse a beau porter sur la production pétrolière, il préfère orienter ses travaux sur les problèmes environnementaux que pose cette industrie. Parmi les questions qui le préoccupent : Que faire des déchets chargés en métaux lourds, très toxiques, et de fait, dangereux pour l’environnement ? Ange Nzihou travaille à leur traitement et à leur valorisation. Et trouve des solutions pour convertir les déchets en carburants, récupérer des métaux purs, ou encore traiter les résidus d’antibiotiques et de pesticides présents dans l’eau. Ces dispositifs intéressent les groupes industriels, avec lesquels il travaille, en fervent partisan de la recherche appliquée.

Professeur en France, il est aussi un chercheur internationalement reconnu. Lauréat du Prix présidentiel de l’Agence américaine de la protection de l’environnement (« Presidential Green Chemistry Academic Award »), membre de l’Académie des sciences pour l’ingénieur de Chine, il enseigne dans les prestigieuses universités de Princeton et Columbia aux Etats-Unis.

Il y a plus de dix ans, il lance les Waste-Eng Conferences, événement qui rassemble tous les deux ans des chercheurs de plus de 40 nationalités – à Albi, en Grèce, à Rio ou à Pékin.

Pour fédérer davantage encore ses collègues scientifiques, il créé une revue internationale (Waste and Biomass Valorization) dédiée à son domaine de recherche. Enfin, il s’associe à des écoles d’ingénieurs en Afrique pour former des ingénieurs qui œuvreront sur le continent – une façon de lutter contre la fuite des cerveaux.

 

Sources : certaines de ces citations sont extraites du magazine La Recherche n°472, "Les déchets sont sources de richesse"

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