Chaveta ce sont eux, les enfants ashaninkas qui, là-bas, ont besoin de se préparer à l’approche du monde moderne qui perturbe de plus en plus leur univers. Et leurs parents qui ne comprennent pas vraiment ce qui leur reste à faire.
Chaveta c’est nous qui ne sommes rien sans vous à nos côtés. Les ashaninkas ont besoin de nous.
Mon souhait est que nous soyons de plus en plus nombreux à accepter de relever ce défi. J’ai besoin de vous pour y arriver.
Merci de votre confiance.
Jéromine et l’équipe d’Indibio – Chaveta
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Situation sur place
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Projet scolaire
En forêt, la satisfaction est générale et les chefs de clans ashaninkas ont réitéré leur désir de poursuivre avec les écoles.
Rappel : grâce à vous, à travers l’association Chaveta, sept écoles ont vu le jour dans la vallée du Cutivireni.
Et grâce à Antonio, notre correspondant à Satipo, cinq écoles, dont nous sommes les fondateurs et toujours les parrains, ont été confiées (par faute de moyens financiers de notre côté) à une organisation espagnole de toute confiance, Fondation del Valle, avec laquelle Chaveta travaille depuis des années sur place à la formation et la mise en place des instituteurs ashaninkas.
Les deux autres écoles – celle de Parijaro et celle de Camantavitshi – demeurent à la charge financière de Chaveta.
Et puis, à la demande des Ashaninkas, nous envisageons d’ouvrir deux nouvelles écoles, plus haut dans la vallée du Cutivireni. Mais rien n’est fait encore. Les choses sont en pleine évolution sous la Grande Forêt ashaninka et il faut agir avec mesure. A suivre …
Nous sommes fiers de vous annoncer que le travail de l’association Chaveta est cité en exemple dans toute la région et que la plupart des organismes d’éducation désirent maintenant se calquer sur notre façon de faire. Nous ne pouvions pas mieux souhaiter!
J’ajoute tout de même qu’il me vient une légère appréhension : être admiré c’est bien, être envié serait moins agréable. Comme toujours et partout, il nous faut nous garder des embûches.
Le bois
Situation identique à celle de l’an dernier.
Tous les acajous exploitables ayant été coupés, la situation s’est améliorée. Les bûcherons illégaux se sont retirés. Cependant la forêt dans son entier est convoitée.
La présence sur place de l’INRENA (organisme d’état veillant à une gestion respectueuse de l’environnement) nous permet maintenant d’espérer une meilleure protection des territoires ashaninkas. Le problème de la coupe illégale est donc en principe sous surveillance. Mais demeurons vigilants et conscients de la fragilité de la situation. La forêt d’Amazonie dans son ensemble est convoitée par de nombreuses entreprises soit pétrolière soit forestière soit d’élevage.
Et Vilcabamba n’est pas à l’abri de voir appliquer sur son territoire la règle universelle et criminelle du profit immédiat.
La santé
La situation est également meilleure. Les autorités envoient à Parijaro une délégation médicale qui assure un suivi acceptable, trois fois par an.
Tous les Ashaninkas atteints de tuberculose ont été traités et aucun nouveau cas n’a été signalé.
Mais cela n’est pas suffisant et nous cherchons toujours des financements pour la création d’un véritable poste médical et assurer le salaire d’un médecin qui œuvrerait sur place et formerait en même temps un infirmier capable de pallier au plus urgent.
Et pour répondre à quelques uns qui posaient la question du financement d’un médecin, sachez que les médecins même s’ils travaillent dans le cadre d’associations humanitaires ont besoin de gagner leur vie et demandent évidemment un salaire ! Et la plupart du temps ce salaire, pour des raison de difficultés sur le terrain et d’isolement, est très élevé.
Et de plus, il est très difficile de convaincre quelqu’un d’aller s’installer pour des mois au fin fond du monde.
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En réponse à vos questions…
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Pourquoi des écoles ?
A la demande des Ashaninkas eux-mêmes !
Car l’homme est fait pour évoluer, pour apprendre, et les Ashaninkas, tout comme nous, sont animés par cet immense désir de découverte. De notre côté, il est impératif de leur apporter un maximum d’informations pour les aider, pour les « garder » le plus possible de répéter les erreurs que nous avons faites.
Nous devons tenter de leurs fournir des indications sur le bon, le moins bon, le mauvais, de chaque chose et de chaque décision.
Plus les « peuples premiers » – qui sont encore à l’aube de l’évolution moderne de l’Homme – auront accès à des connaissances multiples, plus ils seront capables de faire des choix visant à un développement durable, des choix leurs assurant – et assurant à tous – un avenir bienheureux. Et nous, en leur communiquant ces indications, nous aurons remplir notre rôle « d’aînés » du monde moderne ! Nous pourrions dire : notre rôle de repentis!
Cet apprentissage commence par le besoin d’acquérir la faculté de communiquer avec les autres, donc de lire, écrire, parler le langage de ceux qui les entourent.
De plus, l’école perpétue la dynamique fondamentale du fonctionnement sociale des Ashaninkas et des peuples premiers en général : l’échange ! Depuis de multiples générations les peuples des forêts, les hommes vivant isolés du monde moderne, existent à travers les échanges qui s’effectuent entre eux : entre familles, au sein d’un groupe ethnique, dans le creuset d’une zone géographique. Le temps est venu pour ces gens d’élargir cet échange sur plus de territoires, vers d’autres peuples. Cette façon de se comporter, cette dynamique, est spontanée dans la nature. Le terre, l’eau et le soleil échangent entre eux pour créer et perpétuer la vie.
Pour les Ashaninkas, c’est le même processus : ils ont besoin d’échanger, ils désirent échanger pour grandir, pour évoluer. Ils savent instinctivement que survivre est un combat qui se renouvelle chaque jour. Et que pour le gagner, il faut se donner les moyens d’y arriver. Autrefois, les guerres se menaient avec des flèches, des arcs… aujourd’hui, les batailles se mènent avec d’autres armes: la connaissance d’un monde nouveau où prime l’aptitude à communiquer, et la faculté à prendre de nouvelles décisions. Au sein du monde moderne, la puissance d’un leader se tient plus dans l’esprit que dans la force des muscles ou le talent de chasseur . Le gibier n’est plus la même !
Dans le chaos de notre société, nous, nous l’avons oublié, mais les peuples premiers, eux, savent que rien n’est statique. Le « Vivant » s’appuie sur un échange actif et constant. C’est pourquoi ils ont compris d’instinct que s’ils ne s’adaptaient pas rapidement à ce qui arrivait (l’approche de la société industrielle basée sur la loi du profil) ils allaient disparaître.
Voilà pourquoi, ils m’ont demandé des écoles : pour se mettre au goût du jour ! Pour survivre!
Maintenant, c’est à nous, en connaissance de cause, de leurs apporter à travers ces écoles, d’abord une base d’éducation scolaire (lire, écrire, compter) puis année après année, les meilleures informations possibles. C’est à nous de les épauler, de leur confier ce que nous avons compris, de leurs transmettre notre expérience, en espérant qu’ils prennent, le moment venu, les bonnes décisions; pour eux, pour nous et pour ce qui concerne les territoires encore vierges qui sont les leurs. Témoigner, conseiller, guider sans forcer personne à l’obéissance est une énorme responsabilité, une lourde tâche et aussi un devoir.
Mon souhait est que nous soyons de plus en plus nombreux à accepter de relever ce défi.
Jéromine
Les matériaux des écoles ashaninka sont ceux de la forêt. Du bois, des bambous, des feuilles de palme. Ce qui vient de l’extérieur : quelques clous, marteau, scie, feuille de contreplaqué et de la peinture verte pour faire un tableau noir, stylos, cahiers, craies.
Les instituteurs sont des indiens de la même ethnie, Ashaninka, qui, après leurs études classiques de professeur d’état, ont suivi une formation spécifique les préparant à se rendre dans des villages isolés auprès d’individus vivant encore de façon ancestrale.
Comme indiqué dans notre dernière newsletter, Chaveta a été reconnue dans la région comme étant la meilleure des ONG dans ses rapports avec la population, particulièrement pour son écoute des besoins réels formulés par ceux qui bénéficient de l’aide des écoles ou d’autres avantages apportés par Chaveta.
Succès confirmé également par la demande de villages plus reculés désirant à leur tour une école. Mais soyons prudent !
bonjour,juste pour vous feliciter de votre courage et de vos livres chaveta …. que je viens de lire et qui date de 1987 2 magnifiques histoires encore bravo. vincent. de toulon var
Un grand bravo pour cette magnifique aventure humaine!
Chaveta, bonjour
Nous sommes nées dans la même année.
Je vous ai découverte par vos deux premiers livres et admirée dés lors .
Dans votre aventure et surtout dans votre démarche par rapport à la vie et aux évenements,avec courage et spontanéité, je retrouvais une vérité familière qui faisait écho en moi même . J’ai l’impression de tant vous connaître que le vouvoiement m’est même difficile…Votre visage me parle et me renvoie à une image connue de l’intérieur, familière.Vous avez suivi votre coeur et votre élan et cela vous a amené ou vous êtes aujourd’hui.
Peut être le vent vous poussera vers nos paysages lumineux ou je serai ravie de vous accueillir et de vous rencontrer. Cathy
BRAVO!
Merci pour cette information interessante